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Page:Souriau - Histoire du Parnasse, 1929.djvu/336

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HISTOIRE DU PARNASSE

Ce rythme au charme berceur ne peut attendrir, au Parnassiculet, l’auteur du Convoi ; chaque fin de stance est reprise au début de la suivante :


I

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Déjà j’ai revêtu les habits noirs du deuil.

II

Puisqu’ils sont terminés, les apprêts de mon deuil


Puis, le parodiste passe à l’auteur de La Charogne ; après avoir enfermé au cercueil sa bien-aimée, le pseudo-Baudelaire s’embarque, avec la bière : ;


Et je dépasserai l’horrible pôle arctique.
Alors tirant du fond du rapide vaisseau
Ce qui fut autrefois le meilleur de moi-même,
Mon cœur et notre amour, douce beauté que j’aime,
Sur les bords du steamer je mettrai le fardeau.
J’appuierai sur le bord le macabre fardeau,
Et lorsque j’aurai vu du haut de la mâture
Accourir les requins aux parfums de ta chair,
Avec un haut le cœur, être adorable et cher,
Je pousserai gaîment l’aimable pourriture.


Tous y passent, surtout les grands : Louis Ménard et ses sonnets mystiques ont inspiré à ce véritable poète qu’était Du Boys, cette excellente parodie, Panthéisme :


C’est le Milieu, la Fin et le Commencement,
Trois et pourtant Zéro, Néant et pourtant Nombre ;
Obscur puisqu’il est clair, et clair puisqu’il est sombre,
C’est Lui la Certitude, et Lui l’Effarement…

Car Tout est Tout ! Là-haut, dans l’Océan du Ciel,
Nagent, parmi les flots d’or rouge et les désastres
Ces poissons phosphoreux que l’on nomme des Astres,

Pendant que dans le Ciel de la Mer, plus réel,
Plus palpable, ô Proteus ! mais plus couvert de voiles,
Le vague Zoophyte a des formes d’étoiles.


Après le professeur de grec, la secte des hellénistes du Parnasse