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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/137

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LE CERVEAU DES CEPHALOPODES

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intermédiaire. Quant à l’ouie et à la vue, ces deux sens sont surtout dans la téle (&xon δὲ καὶ ἔψις μάλιστ̓ ἐν τῇ κεφαλῇ) ὰ οχϊι59 ἀ9 la nature même de leurs organes ; et c’est dans la tète que la vue est placée dans tous les animaux ; l’ouie et l’odorat, tels qu’ils sont chez les poissons et autres animaux semblables rendent évident ce que nous avons dit : ils entendent et ils odorent, en effet, et pourtant ils n’ont dans la tête aucun organe visible de ces sens. »

Comme contrepoids nécessaire pour assurer l’équilibre organique, la nature, au regard du cœur et de la chaleur, a fabriqué (ueuryävnræ) le cerveau, et c’est pour cette cause que cet organe existe chez les animaux ; il participe de la commune nature de l’eau et de la terre. Tous les animaux qui ont du sang ont donc un cerveau, tandis qu’aucun des autres n’en possède, c’est-à-dire aucun des animaux qui n’ont point de sang, si ce n’est, par analogie, le poulpe (y 3’ οὐδὲν, ὡς εἰπεῖν, πλὴν ὅτι κατὰ τὸ ἀνάλογον, o%ov à roAbrsvs (1). Ailleurs ARISTOTE parle des Céphalopodes en général (2), et non pas seulement du poulpe, comme ayant un cerveau. Les ganglions céphaliques sont si grands, si larges dans ces animaux, qu’ils peuvent être vus comme ceux des vertébrés inférieurs. Aristote les a donc vus ; mais ceux des autres invertébrés lui ont échappé.

« Au milieu de la tête, dit ARISTOTE, en parlant des Céphalopodes, est la bouche, qui a deux dents ; au-dessus, deux gros yeux ; entre les yeux se trouve un petit cartilage contenant un cerveau également petit (éyxéoæhov pxpév) » (3). IL s’agit des reütor(4), qui diffèrent des τευθίδες et des sèches. Outre le cerveau des Céphalopodes, ARISTOTE connaissait le « cerveau » des Sauriens (caméléons). Nous citerons la vivisection qu’il paraît en avoir faite.

Tous ces animaux ont peu de chaleur parce qu’ils n’ont pas de sang : ôxyé- (1) De part. anim. II, vu.

(3) Η. 4., Ἱ, Χνι, 1. τὰ μαλάχια.

(3) A. 4., ΤΝ, 1, Cf. De part an., IL, 7.

(4) Sepioteuthis. BLainv. Dillère du Loligo vulgaris (revlis) par ‘ses nageoires étroites, qui accompagnent le manteau dans toute sa longueur. Le Loligo est ainsi décrit dans CLaus : corps allongé, offrant à son extrémité pointue deux nageoires triangulaires. Bras tentaculaires en partie rétractiles, terminés par quatre rangs ou davantage de ventouses. Bras garnis de deux rangs de ventouses sessiles. Quatrième bras gauche hectocotylisé à l’extrémité. Coquille interne cornée, aussi longue que le dos et en forme de plume. Les Sepia, les Loligo vulgaris et les Sepioteuthis sont des Céphalopodes décapodes : outre les huit bras armés de ventouses et de crochets qui entourent la bouche des Dibranchiaux, les décapodes possèdent encore deux longs bras préhensiles, semblables à des tentacules, entre les bras abdominaux et l’orifice buccal. Le cartilage céphalique forme un anneau complet qui entoure les parties centrales du système nerveux : lrois paires de ganglions, ganglions cérébraux, pédieux et viscéraux, réunis en un collier æsophagien. Des ganglions cérébraux partent entre autres nerfs deux gros ncrfs optiques qui so distribuent, de chaque côlé de la tête, à deux yeux dont la structure interne présente presque les mêmes parties que les yeux des vertébrés.