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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/1779

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V. — LES PROTOPLASMAS VÉGÉTAL ET ANIMAL

ET LES FONCTIONS PSYCHIQUES

La question de l’origine et de la nature des phénomènes psychiques est au fond réductible à celle de l’origine et de la nature de la vie. C’est le grand mérite de la philosophie moniste des deux derniers siècles et du nôtre d’avoir cherché à supprimer l’opposilion traditionnelle du corps et de l’âme, de la matière et de l’esprit, pour les considérer comme les deux aspects d’un seul et mème fait, comme l’apparence subjective et objective d’un seuil et mème événement, comme les modes d’une seule et même substance, qui ne nous paraissent autres que parce que nous les connaissons différemment. Cette doctrine, exclusive du matérialisme et du spiri-Lualisme, a définitivement vaincu lantique dualisme. Pour expliquer l’origine de la vie et celle de ses propriétés psychiques, on a dû étendre aux derniers éléments de la matière, considérée comme la substance, comme l’être unique et universel, les propriétés supérieures que manifestent les ètres composés précisément de ces mêmes éléments. Si l’agrégat est sensible, c’est que la sensibilité était en puissance dans les parties qui le constituent. On incline done à admettre que loute matière serait, au moins en puissance, capable de sentir, et que, dans certaines condilions, cette sensibilité latente passe à l’acte. Cette obscure tendance à sentir ct à se mouvoir d’après cerlains choix inconscients, se manifesterait dans les atomes, dans les molécules, et surtout dans les plastidules, ou parties élémentaires du protoplasma. Concu de cette facon, l’atome ne serait plus cette masse solide et étendue ‘et pourtant indivisible par défnilion ) que les anciens philosophes ont admise par hypothèse. Puisque, en outre des propriétés mécaniques, physiques, chimiques, les dernières particules de la matière posséderaient aussi des propriétés d’ordre biologique, telles que celles de sentir, de percevoir et de se mouvoir, le moyen de ne pas songer aux idées de Grissox sur la vie de la nalure ct aux monades de LeiBxiTz ? Or, ce dynamisme ne serait que l’aspect subjectif du mécanisme de la nature, Car Leinxirz n’admit jamais dans l’univers ni dans les organismes l’existence d’un principe contraire au Mécanisme ; il tenail que, dans les corps, lout doit s’expliquer