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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/188

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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

ver quelque chose » ; c’est « une sorte d’’altération » de l’être (1). La sensation résulte à la fois de l’organe et de l’objet extérieur auquel il répond : chaque organe des sens reçoit les impressions des choses sensibles qui le concernent : xxt τὸ αἰσθητήριον ἑκάστου δεκτικὸν εἶναι τῶν αἰσθητῶν (Ώε part. an., IE, 1). Et le νοὺς Παἱ-μιόπις οί ἀεπίίαιιθ αἲὶ νοητόν : « l’âme est en quelque sorte toutes les choses qui sont. Les choses sont en effet ou sensibles ou intelligibles ; or la science est en quelque façon les choses qu’elle sait, de mème que la sensation est les choses sensibles (2). » Si les choses sensibles n’existent pour nous que du moment qu’elles sont senties, elles ne laissent pourtant pas d’avoir une existence propre, distincte et différente de la nôtre, et antérieure à notre existence.

« S’il n’y avait au monde que le sensible, il n’y aurait plus rien dès qu’il n’y aurait plus d’êtres animés ; car il n’y aurait plus de sensation (ois- θησις γὰρ οὐκ ἂν εἴη). Ἡ ροιί être vrai que, dans ce cas, il n’y aurait plus ni objets sentis ni sensations (car c’est une affection du sujet sentant), mais il serait impossible que les objets qui causent la sensation n’existassent point, et cela méme sans qu’aucune sensation ait lieu. La sensation ne relève pas seulement d’elle-même, mais il y a, en dehors de la sensation, quelque chose de différent d’elle, et qui est, de nécessité, antérieur à la sensation. Le moteur est par exemple antérieur à l’objet qui est mû (3). » L’animal venant à disparaître, il n’y aura plus de science [ἔτι ζῴου μὲν œrapelivres, cbx Éctat éruorur), bien qu’une foule de choses susceptibles d’ètre sues puissent exister. Il en est de mème pour la sensation. L’objet sensible semble antérieur à la sensation (53 yàp αἰσθητὸ) πρότερον τῆς αἰσθήσεως δοχεῖ εἶναι). « Οἱοε2 en effet l’objet sensible, il emporte la sensation avec lui. Mais la sensation disparaissant n’enlève pas avec elle l’objet sensible. En effet, les sensations s’appliquent à un corps, et sont dans un corps : l’objet sensible détruit, le corps lui-mème disparait ; car le corps est du nombre des objets sensibles, et s’il n’y a pas de corps, la sensation elle-mème disparait, de sorte que la chose sensible détruite, détruit avec elle la sensation. La sensation au contraire ne détruit pas avec elle la chose sensible. Si l’animal disparait, la sensation disparaît avec lui ; mais la chose sensible restera ; et c’est, par exemple, le corps, la chaleur, la douceur, l’amertume, et toutes les autres choses qui sont sensibles. Il y a plus ; la sen- (1) Jbid., 1, v, 1. Η δ̓ αἴσθησις ἐν τῷ χινεῖσθαί τε καὶ πάσγειν συμθαίνει... δοχεῖ γὰρ ἀλλοίωσίς τις εἶναι. Of. IL, 1v, 6.

(4) Ρο απ., ΠΠ, να, 1.

(3) Met. IL, v, ar. ro dé za ὑποχείμενα μὴ εἶναι, ἃ ποιεῖ τὴν αἰσθησιν, καὶ ἄνευ αἰσθήσεως, ἀδὺ- νατον. Οὐ γὰρ δὴ À Υ̓ αἴσθησις αὐτὴ ἑαυτῆς ἐστίν, ἀλλ̓ ἔστι τι καὶ ἕτερον παρὰ τὴν αἴσθησιν, ὃ ἀνάγχη πρότερον εἶναι : τῆς αἰσθήσεως.