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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/229

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PRINCIPES DE TÉRATOLOGIE

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ne fait rien en vain ; non seulement elle vise, dans chaque cas donné, à faire le mieux possible : elle conserve à chaque être son essence et ce par quoi il est ce qu’il est (r).

Mais ici l’on élève un doute (sur ce que la nature agit toujours en vue d’une fin, ñ pots τῶν ἕνεκά του aiziwv). Qui empêche, dit-on, que la nature agisse sans avoir de but et sans chercher le mieux des choses. Zeus, par exemple, ne fait pas pleuvoir pour développer et nourrir le grain ; mais il pleut par une loi πόοθβφαϊῖτο (αλλἐξ avéyxns) ; car en s’élevant la vapeur doit se refroidir ; et la vapeur refroidie, devenant de l’eau, doit nécessairement retomber. Que si ce phénomène ayant lieu, le froment en profite pour germer et croître, c’est un simple accident (suy#atve). Et de même encore, si le grain que quelqu’un a mis en grange vient à s’y perdre par suite de la pluie, il ne pleut pas apparemment pour que le grain pourrisse, et c’est un simple accident s’il se perd. Qui empêche de dire également que dans la nature les organes corporels eux-mêmes sont soumis à la même loi, et que les dents, par exemple, poussent nécessairement, celles de devant, incisives et capables de déchirer les aliments, et les molaires larges et propres à les broyer, bien que ce ne soit pas en vue de cette fonction qu’elles aient été faites, et que ce soit une simple οοἵηcidence (suuresetv). Qui empêche de faire la même remarque pour tous les organes où il semble qu’il y ait une fin et une destination spéciale ? ‘Oyciws δὲ καὶ περὶ τῶν ἄλλων μέρω», ἐν ὅσοις δοχεῖ ὑπάρχειν τὸ ἔνεχά του. « Αἰηδὶ ἆοπς toutes les fois que les choses se produisent accidentellement comme elles se seraient produites en ayant un but, elles subsistent et se conservent, parce qu’elles ont pris spontanément la condition convenable ; mais celles où il en est autrement périssent ou ont péri, comme EMPÉDOCLE le dit de ses créatures bovines à forme humaine, (5x Bauer arSpérewsx) » (2). Ὅπου μὲν οὖν ἅπαντα συνέδη ὥσπερ κἄἂν εἰ ἕνεκα του ἐγίγνετο, ταῦτα μὲν ἐσώθη ἀπὸ τοῦ αὐτομάτου συστάντα ἐπιτηλείως’ ὅσα δὲ μὴ οὕτως, ἀπώλετο χα) ἀπόλλωται... Le tout est, de nécessité, antérieur à la partie : τὸ γὰρ Έλου πρότερον ἀναγκαῖον εἶναι τοῦ uépous. Le tout une fois détruit, en effet, il n’y aura plus de pied ni de main ; sice n’est par une pure analogie de mots, comme on dit, une main de pierre ; une fois séparée du corps et mutilée, cette main ne sera plus une main qu’en ce sens. C’est ainsi que, dans un organisme comme l’État, la cité est antérieure à la famille et à l’individu, et cela de par la nature des choses : Kai moétepoy δὴ τῇ φύσει πόλις ἢ οἰχίᾳ καὶ ἕκαστος ἡμῶν ἐστίν (3). (1) De anim. incessu, c. vitr. διασώζουσαν ἑκάστου τὴν ἰδίαν οὐσίαν καὶ τὸ τί ἦν αὐτῷ εἶναι. (2) Anisr., Phys., IL, vu.

() Ausr., Polit., I, 1, 11. Cf. pour les acceptions diverses du mot rodzeoov, ou antérieur, Métaph. , V, xr, etc. L’acte est antérieur à la puissance.