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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/276

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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

demment dans la voie de la grande explication scientifique des fonctions du cerveau lorsqu’il loue PLATON et HiPPoCRATE d’avoir localisé dans le cerveau le principe des mouvements volontaires (De Hippocr. et Plat. plac., II, vin). Au cours de ses vivisections, qui paraissent avoir été, comme il le dit, très nombreuses (Jbid., VII, im), et dont il avait certainement une pratique consommée, GALIEN a souvent mieux observé que les plus célèbres physiologistes d’entre les modernes, tels que HALLeR et Loncer. La clinique chirurgicale, et en particulier la chirurgie de l’encéphale, déjà si avancée au v° siècle, lui fournit aussi la matière de véritables expériences de physiologie. Dans les fractures du crâne, si un os, dit-il, comprime les ventricules du cerveau, et surtout le ventricule moyen (Des lieux affectés, IV, 1 ; Manuel des dissect., VIII, m1), le malade tombe dans un assoupissement profond, comateux, et devient insensible à toute excitation (carus). De même, dans les trépanations, GALIEN avait noté que si, en plaçant le méningophylax (1) pour protéger la dure-mère, « on comprime seulement un peu trop le cerveau, l’homme devient sans sentiment, et tout mouvement volontaire est aboli », &vaioônros τε καὶ ἀχίνητος ἁπαντῶν τῶν καθ̓ ὁρμὴν κινήσεων (Φε Hipp. et PI. plac., 1, Küun, 186). C’est, on le voit, au 11° siècle, une des expériences célèbres de LA PEYRONIE. Que par ses expériences sur les animaux vivants et par ses observations de clinicien pénétrant et profond, GALIEN ait fait avancer la physiologie comme science de l’usage des organes ; qu’il ait, dès cette époque, montré que les fondements véritables de la médecine sont l’expérimentation physiologique et l’observation clinique, c’est un mérite assez rare pour expliquer l’extraordinaire fortune des doctrines galé-Puisque tu prétends, à AnisToTe, s’écrie GaLIEN, que les nerfs viennent du cœur, pourquoi le contentes-tu d’une asserlion ? Pourquoi ne me les montres-tu pas se distribuant de cet endroit par lout le corps, comme les rameaux de la grande artère ? Tu dis que le cœur « beaucoup de nerfs ; mais s’ensuit-il qu’il en soit le principe ? Autant vaudrait dire que le pied ct le main en sont aussi la source ; que le rets admirable est l’origine de lous les vaisseaux parce qu’il en est tissu. Mais ton opinion est d’autant plus absurde que, réellement, le cœur n’a pas beaucoup de nerfs : tu as pris Lout simplement pour tels du tissu nerveux (fibreux) ; el ici je pourrais Le prendre dans les propres filels, car enfin n’as-tu pas dit qu’il ne faut pas juger de la nature d’une chose par ses apparences, mais par ses fonctions ? Eh bien. mon cher Anisrore, une partie n’est pas un nerf parce qu’elle en a la figure ; le vulgaire ne raisonnerail pas plus mal. »

Gauien, De Dogm. Hipp. et Plat., X, vu.

(4) Ceuse, VIII, 3. Quomodo os excidatur. De la manière d’exciser les os (trépanalion). .... L’instrument desliné à protéger la membrane, que les Grecs appellent pev :ÿyowdA«E, est une lame d’airain, solide, un peu recourbée et lisse à la face externe ; on l’engage de manière que celte face, tournée du côlé du cerveau, se place successivement au-dessous de la partie que le ciseau doil abattre et empèche l’angle du ciseau, s’il venait à la heurter, d’aller au delà. Le médecin donne ainsi des coups de maillet avec plus de hardiesse et de sécurilé jusqu’à ce que l’os, excisé de toutes parts, puisse êlre soulevé au moyen de cette lame ct enlevé sans que le cerveau soil lésé.