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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/327

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CONTEMPORAINS ET SUCCESSEURS DE GALIEN

Dans les ouvrages d’Arêtée de Cappadoce venus jusqu’à nous, on ne trouve pour ainsi dire aucune trace d’une connaissance directe de la structure des centres nerveux. L’étude des fonctions est au contraire des plus exactes, et les descriptions qu’a laissées ce médecin des auras et des attaques épileptiques, ses tableaux cliniques de la manie et de la mélancolie, sont à juste titre célèbres. Nous pensons qu’il y faut ajouter la symptomatologie un peu frusle, mais en somme assez fidèle, du rire et du pleurer spasmodiques.

ARÉTÉE insiste sur la constance des « auras », comme on a appelé depuis GALIEN les symptômes sensoriels, psychiques, ctc., qui précèdent l’attaque d’épilepsie ; il décrit ainsi quelques-uns de ces phénomènes : cercles de lumières diversement colorés, à la manière d’un arc-en-ciel ; bruits d’oreilles ; odeurs fétides ; irascibilité du caractère ; accès d’humeur acariâtre et méchante sans motif appréciable. Les uns tombent à la moindre cause de malaise ; d’autres, s’il leur arrive de fixer le courant d’une rivière, une roue en mouvement, la rotation d’une toupie. La perception d’une odeur forte peut produire le même effet (1). Beaucoup sont pris de terreur comme s’ils voyaient une- bête sauvage se précipiter sur eux où quelque ombre passer : ils tombent alors. « Pour ces malades, écrivait ARÉTÉE, l’affection a bien son siège dans la {όίο (ἐν τῇ κεφχλὴ), οἱ c’est de là que part le mal. Pour d’autres, l’affection a son origine dans des nerfs assez éloignés de la tête, en rapport avec la partie primitivement affectée. Ainsi, les gros doigts des mains et des pieds commencent par se contracter convulsivement ; suivent la douleur, l’engourdissement, du tremblement, toute la violence de ces accidents se portant vers la tête, jusqu’à ce que le mal l’ayant envahie par degrés les malades éprouvent alors un choc violent, comme s’ils avaient été frappés d’un jet de pierre ou d’un coup de bâton. Quand ils se relèvent, ils se plaignent d’avoir été frappés insidieusement par quelqu’un. Cette méprise n’arrive qu’à ceux (1) Cf. pour la plupart de ces « auras » Gazzius AuRELIANUS, Morborum chronicorum. liber 1, c. tv. De epilepsia (As. De IlaLiEr). Lausanne, 1554, p. 34.