Aller au contenu

Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
20
LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

22

LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

Le dense οἱ l’humide, le froid et le ténébreux se rassemblèrent là où est maintenant la terre. Le rare et le chaud, le sec et le lumineux s’élevèrent vers l’éther (1). Des nuées aériennes s’était séparée l’eau, de l’eau la terre, de la terre les pierres : toutes ces condensations avaient eu lieu par l’influence du froid (2). Ainsi le ciel et la Lerre, qui ont commencé d’ètre, passeront ; ils n’ont pas toujours été, ils ne seront pas loujours ; seule, la matière est éternelle. Cette matière d’ailleurs n’est pas inerte, inanimée. « De loule antiquité, dit l’historien de la Philosophie des Grecs, Épouann ZELLEr, on a regardé le monde comme vivant. » Quel que soit l’élément adopté par les différents physiologues ioniens pour matière primordiale, eau, air ou feu, cette malière est vivante οἱ animéc. C’est la conceplion même de l’hylozoïsme (3). La tradition arabe ne s’y est pas trompée. Dans le Xitäh al-Fihrist de Monauen 18N Isnag, ouvrage de l’an 1000 environ de l’ère chrétienne, mais surlout dans Ie EL Qurni, il est raconté du « Milésien » Tnazës «qu’il fut le premier qui ait soutenu que legrand dieu [Alläh}, qu’il soit loué ! ne serait pas le créateur de tout ce qui existe ». Apu’Lranascn écrit de son côté : « Tuacës fut le premier qui soutint la doctrine de l’aëréuxrov, c’est-à-dire qu’il n’a point existé de créateur de ce qui exisle ; il irait cette conclusion de ce qu’il remarquait de mauvais dans ce monde.» Ipx EL Qurri appelle d’ailleurs Τηλιὲς un athée (4).

D’Anaximandre, né comme TnaLËs, à Milet, vers 612 avant notre ère, on a conservé cette phrase d’un livre sur la nature : « Là d’où elles sont venues à l’existence, les choses retournent nécessairement par la destruction ; car elles expient ainsi la peine et le châtiment dus à l’injustice, suivant l’ordre du temps (5). » L’existence apparaît donc comme une injustice qui doit être expiée par la destruction ou le retour de ce qui existe à ce qui est éternellement. La cause, le principe même de l’univers est, pour ANAXIMANDRE, l’infini, matière indéterminée quant à la qualité, plus dense que l’air, plus subtile que l’eau, analogue au chaos des anciens théologiens grecs. Ο06ἱ ἄπειρον, l’illimité, l’infini, est le principe et l’élément de tout ce qui est (xsyév τε χαὶ στοιχεῖον τῶν ὄντων). De la matière infinie éternellement en mouvement (x{mmotv ἀΐδιον), οοηςιιθ comme vivante, à la manière de l’ancien hylozoïsme, se séparaient les contraires élémentaires, (1) Fragm. 6 el 8.

(3) ἐκ μὲν γὰρ τῶν νεφελέων ὕδωρ ἀποχρίνεται, ἐκ δὲ τοῦ ὕδατος γῆ, ἐκ δὲ τῆς γῆς λίθοι συμπήγνυνται ὑπὸ τοῦ φυγροῦ... Ἐκ τῶν νεφελέων ὀᾳμϊναιέ οἱ ἃ ἐξ ἀέρος. ΟΓ. ΡΙΝΡΙΙΟΙύς, [οἱ. 196 α. (3) Juces Sourx, De hylozoismo apud recentiores. Luictiae Paris., 1881. Cf. Ueber die hkylozoistischen Ansichten der neuern Philosophen, von Dr Juces Soury, Kosmos, v Jahrgeng, 1882 (Bd. X), 241 sq.

(4) V. Auc. Muzzer, Die griechischen Philosophen in der arabischen Ueberlieferung. Halle, 1873, 5, 30-1. Cf. Morirz SreixscuneiDer. At-Farani (Acruanasius), des arabischen Philosophen Leben und Schrifien, mit besonderer Rücksicht auf die Geschichte der griechischen Wissenschaft unter den Arabern. Mémoires de l’Académie imp. des Sciences de Saint-Pélersbourg, vus sér., L. XII,

(5) Fragmenta philos. graec. (Murracn), 2. Gôdvx γὰρ αὐτὰ τίσιν καὶ δίκην τῆς ἀδιχίας κατὰ τὴν τοῦ χρόνου τάξιν.