Aller au contenu

Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
20
LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

30

LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

service d’âmes déraisonnables », disait le philosophe d’Ephèse (r). Or la plupart des hommes écoutent exclusivement ce témoignage. HÉRACLITE partageait, avec les anciens Ioniens, l’hypothèse hylozoïste d’une substance primordiale qui engendre et détruit toutes les choses qui naissent pour mourir. Avec ANAXIMANDRE €t ÂNAXIMÈNE, il admettait que le monde se forme et s’anéantit périodiquement. Peut-être, encore avec ANAXIMANDRE, estimait-il que l’existence de tous les êtres individuels, qui n’apparaît que pour disparaître à jamais dans l’éternel écoulement des choses, est une injustice qui doit être expiée par la mort (2). Le feu était donc pour lui la substance de toutes choses ; peut-être l’avait-il appelé l’« âme » (3). Mais nos idées sur illusion du monde des sens n’en avaient pas moins les plus profondes racines dans l’hylozoïsme antique. S’il n’est pas exact de répéter qu’HÉRACLITE a, pour la première fois, révoqué en doute la véracité des sens, il a entrevu que la perception ressemble au rêve, et que celui qui s’y livre agit et parle comme dans le sommeil (Fragm. 52, etc.).

« Ÿ a :t-il pour les hommes quelque vérité dans la vue et dans l’ouie (rs xx &xo%), demande SocRaTE dans le Phédon (X, 65), ou bien faut-il croire, comme les poètes nous le répètent sans cesse, que nous n’entendons ni ne voyons rien de vrai (ot ot’ ἀκούομεν ἀχριθὲς οὐδέν, οὔθ̓ ὁρῶμεν ;) 5» Ρου1-θιγα PLATON songeait-il au vers célèbre d’ÉPicHarmE de Cos, contemporain de XÉNOPHANE, que le poète comique a sans doute parodié, en mettant dans la bouche d’un de ses personnages : « C’est l’esprit qui voit, c’est l’esprit qui entend, tout le reste est sourd et aveugle. » Νόος den καὶ νόος ἀχοῦει, τἆλλιχ χωσὰ καὶ τυφλά (4). ςH

5

+

Le même poète fait certainement allusion à HéracrTe lorsque, par contraste avec la doctrine des Éléates, il montre l’individu soumis constamment au changement ct ne persistant jamais un moment le même, au cours de son existence, de la naissance à la mort (v. 189 sq.). Peut-être le poète pythagoricien de l’époque d’Hiéron fait-il encore allusion à une autre doctrine profonde du physicien d’Éphèse en rappelant que « le caractère de l’homme cst son dénom » (#895 yàp &bowrw Sxyuv), Ce qui indique assez que les sentiments, les pensées et les actions de l’homme (1) Fragm. 23. ΓΚακοὶ μάρτυρες ἀνθρώποισι ὀφθαλμοὶ καὶ ὦτα βαρθάοους ψυγχὰς ἐγ όντων. (2) AnaxIMaxDRE, Fragm. 3. Διδόναι γὰρ αὐτὰ τίσιν καὶ δίκην τῆς ἀδικίας χατὰ τὴν τοῦ Γρόνου τάξν...

|

(8) Amistore, ο απ., Ἱ, 1. τὴν ἀρχὴν εἶναί Φησι φυχήν, εἴπερ τὴν ἀναθυμίασιν, ἐξ ἧς τἆλλα συνίστησιν...

(4) EPichanxr Fragmenta (Muicacn), v. 253.