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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/513

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GALL ET SPURZHEIM

L’ère des localisations ventriculaires se ferme avec SÔMMERRING ; l’ère des localisations cérébrales s’ouvre enfin avec Gall (1755-1828) et Spurzheim (1776-1832). Parti de Vienne, où il avait déjà donné, pendant dix ans, des conférences sur les fonclions du cerveau, le 5 mars 1805, Gaz fit, avec SPURZHEIM, en 1806 et 1807, des démonstrations publiques du cerveau à Berlin, Halle, Leipsig, Iéna, Dresde, etc., Copenhague, Leyde, Amsterdan, etc., Hambourg, Munich, Francfort, Zurich, Bäle, Paris. Les journaux avaient publié des comptes rendus de ces cours. Des pamphlets, des mémoires, des livres entiers, dont quelques-uns sont signés de noms considérables dans la science de l’anatomie et de la physiologie du système nerveux central, tels que ceux de BiscHorr et d’HUFELAND, avaient paru à Berlin, à Heidelberg, etc. (x).

Le jugement porté par HUFELAND sur le système de GALL nous parait tout particulièrement équitable et judicieux. D’abord HUFELAND ne croit (x) E. v. Sezrenr. D. Gazv’s Vorlesungen über die Verrichtungen des Gehirns...... Berlin, 1805. — J.F. Acxenmann, Die Garr’sche Hirn-Schedel, und Organenlehre vom Gesichtspunkte der Erfahrung aus beurtheilt und widerlegt. Heidelberg, 1806. Nous reproduisons seulement les jugements de Biscuorr et de .[lureLanp sur la théorie cérébrocränienne de Gaz ; le livre de Biscnore que nous avons sous les yeux avait déjà eu une seconde édition en 1805. Elle est accompagnée d’une planche.

« Toute fonction spéciale de l’intelligence a ses nerfs spéciaux, son organe spécial, ainsi que tout sens ; le cerveau n’est point par conséquent un organe de l’âme, un organe commun pour toutes les fonctions de l’intelligence, c’est un lieu de rassemblement, un assemblage ou une confédération d’organcs (ein Sammelplatz von Organen). Bien que l’asserlion que chaque force ou faculté de l’âme possèdo son organe particulier, soit déjà très ancienne, puisqu’on la trouve chez Borruaave, HaLLer, VAN SWIETEN, SCHELLHAMMER, Grasen, Jacogr, SGMMERRING, TiEDEMANN et Procuasxa, el que l’académie de Dijon ait mis au concours, comme sujet de prix, la déterminalion du siège des différents organes, il est pourtant, avant tout, nécessaire d’adminisirer la preuve démonstrative de la pluralité des organes. » Voici les observations qui la donnent :

1. Le repos ou l’absence de manifestations de quelques facultés psychiques. Cela serait impossible si toute la masse du cerveau devait de nécessité prendre part à chaque fonction de l’intelligence. | 2. Les différentes facultés de l’âme souliennent entre elles des rapports divers chez les différents individus d’une classe, hommes ou animaux. Les organes de ces facultés, c’est-à-dire les parties de ls matière par lesquelles ces forces manifestent leur acivité, doivent donc aussi être différents. S’il n’existait qu’un seul organe pour toutes les fonctions de l’intelligence, chez un grand musicien, par exemple, tous les organes devraient être également supérieurs. Mais, avec la pluralité des organes, par le fait du degré différent de développement, l’un peut exceller au regard d’un autre, et un individu, quoique tous les individus d’une seule et mème classe d’animaux aient les mêmes organes, pourra se distinguer J. Soury. — Le système nerveux central.

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