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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/543

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DELAYE, FOVILLE, PINEL-GRANDCHAMP

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dies mentales, les altérations pathologiques portent donc sur la substance corticale, dans les paralysies sur la substance blanche des hémisphères ou la substance grise des corps striés et des couches optiques. Enfin, dans un grand nombre de cas où les lésions de l’intelligence et celles du mouvement coexistent, les auteurs avaient trouvé à la fois des altérations de la substance corticale et de la substance blanche. A. Fovice demeura fidèle à cette doctrine. Dans son article Aliénation mentale du Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratique (1829, 1, 558-9), rappelant les observations qu’il avait faites avec DELAYE et PINEL-GRANDcamp et dans lesquelles « l’altération de la substance corticale ne correspondait à d’autres phénomènes qu’à des troubles intellectuels », il demandait : « Que devient celte opinion que l’altération de la substance corticale des circonvolutions est la cause de la paralysie dans les cas si nombreux d’altération de cette substance corticale sans la moindre altération des mouvements ? » L’atrophie, l’absence même d’une grande partie de la substance corticale « n’ont pas d’effet sur les mouvements », tandis que les altérations de la substance blanche ou fibreuse entraïnent nécessairement la perte ou l’affaiblissement des mouvements volontaires. Plus tard, sans rien sacrifier de sa doctrine du siège des fonctions intellectuelles dans l’écorce grise du cerveau, Fovizce dut convenir que cette substance des circonvolutions paraissait être le substratum matériel par l’intermédiaire duquel la volonté dirige les mouvements(r). Fovice signale expressément comme les circonvolutions en rapport de continuité avec les pyramides celles qui occupent le centre de la convexité des hémisphères. Nous savons par TRÉLAT que, dès 1818 et 1819, DELAYE, frappé du « bégaiement » de certains aliénés ct de l’embarras de leurs mouvements, s’appliquait à distinguer et à reconnaître les signes de cette grande maladie qui se caractérise par l’affaiblissement graduel et incurable de l’intelligence et de la motilité, la paralysie générale. « Notre maitre Esqurrotz, écrivait TRÉLAT à DELAYE, ne tarda pas à donner à nos travaux la recommandation de sa parole et à traiter, dans son cours, de Ia paralysie générale des aliénés (2). »

En 1823, FoviLe et PINEL-GRANDcHAMP, tous deux encore internes de (1) Considéralions sur la structure de l’encéphale et sur les relations du cräne avec cet organe, par l’ovice. Rapport de Bouicraup, cte. Paris, 1840. (2) De la paralysie générale. Annales médico-psychol., 1855, 3e série, 1, 233. — Cf. Fovicee, Traité complet de l’anatomie, de la physiologie et de la pathologie du système nerveux cérébrospinal. 1e partie, Anatomie. Paris, 1844, p. 42. — Decaye, Considérations sur une espèce de paralysie qui affecte particulièriment les aliénés. Th. Paris, 1824, n° 224.