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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/888

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LES LOBES CÉRÉBRAUX

Rapports de la nature et du développement de l’intelligence avec l’évolution du cerveau antérieur des mammifères. — Le lobe frontal cl le lobe de l’insula ont leur histoire comme le lobe pariélo-occipilo-temporal, el c’est encore un problème de savoir pour quelle part chacun de ces trois centres du cerveau antérieur contribue, en celle grande province du névraxe, à la fonction d’ensemble par excellence, résultante de toutes les actfvilés de l’organisme, l’intelligence, à tous les degrés de conscience. Or, a dit KanT, après Leisxirz, « il y a un nombreinfini de degrés de conscience jusqu’à son extinction(r) ». Chez les carnassiers terrestres et. aquatiques, chez le chien et le phoque, par exemple, et chez les félins, chez les périssodactyles, tels que le cheval et le tapir, chez les artiodac-Lyles, pachydermes et ruminants, chez les célacés el chez les primates, le lobe frontal et le lobe de l’insula ont constamment varié avec l’élendue el les changements des conditions d’adaptation, ainsi qu’avec les cffets correspondants de l’action permanente, encore qu’indéfiniment variable, du milieu externe et du milieu interne des organismes. Petit et lisse chez les petits carnassiers, par exemple, le lobe frontal augmente de volume dans les grandes espèces. Une remarque aussi simple, et qui ne paraissail guère emporter de conséquences pour l’étude des fonctionsde l’innervation supérieure, est pourtant susceptible d’une interprélalion loute différente depuis que nous connaissons les connexions anatomiques et fonctionnelles de la sphère sensitive du corps avec le lobe frontal, et que l’étendue de ce grand centre d’associalion chez l’homme est sans doute en rapport avec le développement, ici également le plus élevé dans la série, du territoire cortieal où l’animal a conscience de ses élats internes el des réactions sans nombre de sa vie de relation.

Chez les invertébrés comme chez les vertébrés, il y a lieu de croire, dit Cuanzrox Basriax (Le cerveau, organe de la pensée), que « les impressions émanant des viscères consliluent unc parlic imporlante du stock (1) fus. Kaxrts Aritik der reinen Vernunft (Herausg. v. Anikes ). Berlin, 1889, 337.