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À LA COUR DE GASTON PHŒBUS.

les autres ou avec lui-même que du sanctuaire vénéré.

Froissart approchait de son saint ; une journée de marche le séparait à peine du terme de son pèlerinage chevaleresque ; partis en effet de grand matin, suivant leur habitude, l’abbé et le chevalier doivent atteindre Orthez avant la nuit. L’imagination des chroniqueurs, mise en éveil et comme éperonnée par tant de beaux récits, a sans doute déjà pris le galop, et elle est probablement à Moncade, quand les chevaux ne sont qu’à Mont-Gerbiel, encore un de ces noms altérés qu’on cherche vainement sur les cartes. De Mont-Gerbiel, où ils ne s’arrêtent pas, les voyageurs poussent jusqu’à Ercis, où ils se rafraîchissent et laissent souffler leurs montures. C’est leur dernière station ; dans moins de deux heures, ils seront à Orthez. Profitons de cette halte que Froissart nous impose, pour nous préparer, par quelques détails biographiques, à la connaissance du personnage auprès duquel notre chroniqueur va bientôt nous introduire.

Gaston Phœbus était fils de Gaston II, comte de Foix et vicomte de Béarn. Il reçut le surnom de Phœbus, soit à cause de sa belle figure, soit à cause de sa chevelure blonde, soit, enfin, parce qu’il portait un soleil sur son armure. Vous pouvez choisir entre les trois hypothèses. J’opine, cependant, pour le soleil. À l’âge de dix ans, il succéda à son père, mais, à ce qu’il paraît, il sut vite s’affranchir de la tutelle ;