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Page:Souvenirs d'enfance de Sophie Kovalewsky.djvu/184

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nos relations avec dostoiévsky.

point délicat ; et cependant, il subsistait une certaine gêne entre nous, quelque chose qui nous séparait encore. Mais alors, en ce moment, comme par une entente mutuelle, nous nous étreignîmes l’une l’autre ; et, en nous embrassant, nous comprîmes que rien d’étranger ne nous divisait plus : nous nous appartenions, nous étions l’une à l’autre comme par le passé. Une indéfinissable joie, sans cause apparente, la joie de vivre, s’empara de nous deux. Qu’elle était belle, mon Dieu, cette vie qui nous apparaissait et nous attirait alors ! Qu’elle nous semblait pareille à cette nuit mystérieuse, infinie !