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Page:Souvenirs d'enfance de Sophie Kovalewsky.djvu/239

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sophie kovalewsky.

et en tout cas d’attendre l’achèvement des travaux qui m’occupent pour l’instant ; Si je réussis à les terminer comme je l’espère et, le désire, ils me seront d’un grand secours pour le but que je me propose. »


Les événements dramatiques qui se succédèrent depuis cette époque dans la vie de Sophie : sa séparation avec son mari, son roman avec le Polonais, la mort de Kovalewsky et la longue maladie qu’elle fit après cette catastrophe, retardèrent les travaux commencés ; elle n’en put annoncer l’achèvement à Mittag-Leffler qu’en août 1883, et lui écrivit alors d’Odessa.


Le 23 août.

« J’ai enfin réussi à terminer l’un des deux travaux dont je me suis occupée pendant ces deux dernières années. Mon premier désir, aussitôt que je suis arrivée à un résultat satisfaisant, a été de vous le communiquer ; mais M. Weierstrass, avec sa bonté habituelle, s’est chargé de vous instruire lui-même des résultats de mes recherches, en attendant qu’elles soient exposées de manière à pouvoir être publiées. Je viens de recevoir une lettre de lui qui m’apprend qu’il vous a déjà écrit à ce sujet, et que vous, de votre côté, cher Monsieur, lui avez répondu en témoignant pour moi votre bienveillance ordinaire, et en m’engageant à me rendre aussitôt qu’il me sera possible à Stockholm, pour y commencer un cours « privatissima ». Je ne saurais vous dire, cher Mon-