confirma tous, et prouva d’une façon indiscutable que la malheureuse Marie Vassiliévna était l’auteur de tous les vols domestiques dont le scandale avait été si grand.
« Quelle misérable ! c’est pour porter les soupçons sur la pauvre Fékloucha qu’elle lui aura donné des confitures ! Faut-il ne pas croire en Dieu pour n’avoir pas même pitié d’un enfant ! » disait Niania avec horreur et dégoût, oubliant complètement son propre rôle dans cette histoire, et comment, par son excessive sévérité, elle avait poussé la pauvre Fékloucha à se calomnier elle-même.
Il serait difficile de peindre l’indignation générale quand la terrible vérité fut dévoilée et connue de tous !
Mon père menaça d’abord de faire saisir Marie Vassiliévna par la police pour la mettre en prison ; mais il s’adoucit bientôt, et par égard pour son âge, sa mauvaise santé, ses longs services, il résolut simplement de la renvoyer à Pétersbourg.
On aurait pu s’attendre à voir Marie Vassiliévna elle-même satisfaite de cette décision, car avec son talent de couturière elle pouvait facilement gagner sa vie à Pétersbourg. Et quelle situation, chez nous, serait la sienne, après cette aventure ! Jalousée des autres domestiques, haïe pour sa fierté, pour sa hauteur, et s’en rendant du reste parfaitement compte, combien cruellement ne lui ferait-on pas expier ses grandeurs passées ! Et cependant, quelque bizarre que cela paraisse, non seulement elle ne fut pas