Dimanche 23 Août ⁁1914 : Après une bonne nuit, nous rentrons à Lille avec des trophées ⁁4 chevaux, casques, Mausers, lances. Decrire l’enthousiasme et les acclamations de la foule est impossible. Nous traversons Watrelos — Roubaix les nouveaux boulevards — Lille, à la fin j’etais excédé tant de battage pour une chose si naturelle à la guerre. L’officier s’affichait vraiment trop avec le casque et le sabre de l’officier boche accroché en évidence sur sa selle. Vraiment il faut peu de chose pour dechainer l’enthousiasme des francais, toujours amoureux du panache. Hélas ils devraient bientôt déchanter.
Sur toute la longueur des nouveaux boulevards nous croisâmes des quantités innombrables de troupes de reserve. Nous deposons nos chevaux au quartiers, on y couche.
Lundi 24 aout : À dix heures nous repartons. À
15 heures nous arrivée à Launay ou nous retrouvons avec
plaisir les autres pelotons. Nous nous racontons mutuellement
nos aventures. Eux aussi ont fait des prises et couru de
grands risques. Ils n’ont perdu qu’un cheval. Nous
couchons en cantonnement d’alerte. L’entrée du village est
barricadée, une Cie d’infanterie forme les avants postes. Nous
ne savons rien mais aux precautions qu’on prend nous
pouvons être alertés d’un instant à l’autre. Je m’etends
sur une botte derrière mon cheval ds une maison
abandonnée.
25 Août : À 3 h ½ nous montons à cheval. On reprend semble-t-il la direction de Lille. Nous la laissons sur le côté. Nous marchons sur le sud-ouest. Nous avons l’air de battre en retraite avec toutes les troupes massées sur la frontière.