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Ninine, 2 ans — Mars 1926.

Sa grand-mère venait de faire des observations sur quelqu’un : « Mais, grand-mère, tu ne vois pas tes défauts, mais moi je les vois ».

— Puisque tu les vois, ma chérie, tu me préviendras pour que je me corrige.


Ninine a reçu d’un vieil ami une caisse de nonnettes délicieuses. Elle commence par en offrir à tout le monde y compris grand-mère et Guy. Grand-mère faire remarquer à celui-ci que sa petite sœur est généreuse, qu’elle aime faire plaisir et donner.

— Mais non je n’aime pas donner, mais je le fais tout de même.


Février 1925.

Ninine a 18 mois ; elle se promène au soleil et aperçoit son ombre qui la suit ; elle se tourne, se retourne, s’arrête, repart, ne quittant pas des yeux cette silhouette dessinée par elle sur le trottoir. Puis elle s’écrie enfin : Janine image ! !

Ninine (4 ans) a assisté à une répétition de musique, chant, piano, violon ; elle donne ses impressions : « Grand-mère, elles ont bien chanté les dames ? Maman aussi, elle chante ; est-ce qu’elle saurait faire chanter la voix du violon ? »

Ninine a 2 ans. Dans le jardin, à Sarcelles, elle voit une fleur se détacher et tomber à terre. Elle la ramasse, la porte triomphalement à sa mère et lui dit : Le vent a cueilli cette fleur.

Au même âge : voyant sa grand-mère sous une tente qu’elle ne connaissait pas encore, elle sourit, regarde cette nouveauté dans tous les sens, cherche dans quels termes elle pourra donner son impression… « Grand-mère est là-dessous » dit-elle d’un air malicieux.

À 4 ans : Grand-mère, dans la conversation, a fait allusion à son inévitable départ dans l’autre monde : « Je ne veux pas que tu moures, grand-mère, je serais malheureuse… Qu’est-ce qu’on fait quand on est mort ? — On va voir le Bon Dieu, on est très heureux avec Lui — Alors, grand-mère, je penserai à toi ».

Au même âge :

Grand-mère : Ninine, veux-tu aller fermer la porte du buffet qui est restée entrouverte.

— Mais grand-mère, je ne suis pas « fermetière ».