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Ceux qui sont arrivés à ce degré de perfection où tout se simplifie conforment tout naturellement leurs actes, leur attitude, à leur être intime. En eux, pas de respect humain ni d’ostentation. Rien de conventionnel ; aucune recherche de soi, de l’effet à produire ou à ne pas produire. Ils agissent simplement dans la « pureté du cœur » et la droiture d’intention. J’appelle cela être simple.


Ne cherchez pas à vous faire valoir : vous ne réussirez qu’à vous diminuer aux yeux de qui vous comprend, ou à être taxé de présomption par qui ne vous comprend pas…

Pourtant… il ne manque pas de « gogos » qui marchent.

Disons mieux : évitez de parler de vous ; cela n’intéresse personne.


La vraie distinction ? — très complexe : être digne sans être hautain, être grave sans être sévère, accueillant sans être familier, poli sans être obséquieux, réservé sans être prude, fier sans être arrogant, cultivé sans être pédant, serviable sans être servile, généreux sans ostentation, obligeant sans air protecteur, etc., etc.


Je connais des êtres — masculins, bien entendu — féminins aussi (moins nombreuses) — qui n’ont pas assez de termes méprisants pour qualifier ce qu’ils appellent la vulgarité des gens. Je ne dis pas qu’ils ont tort, mais je constate que dans leur manière de vivre, dans leurs habitudes, dans leurs goûts, ils trahissent une autre sorte de vulgarité autrement répugnante. La débauche, sous toutes ses formes, est-elle autre chose que la vulgarité de l’instinct ?


Le végétarisme aura toujours contre lui trois catégories de gens : les bouchers, les cuisinières et… les médecins.