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Page:Souvenirs et Reflexions.pdf/79

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Ce qui s’agite en eux, nul ne le sait, excepté Celui pour qui les âmes n’ont pas de secrets et qui apaise leurs mécomptes par le don d’une résignation pleine de douceur.

Planant sur tous, voici le grand silence de la mort. Il tombe subitement, parmi l’angoisse et la souffrance, et se pose à jamais sur des lèvres scellées pour toujours. Qu’il est majestueux et terrible le mutisme de ceux qui entrent dans l’éternité ! L’inviolable silence, nul ne saurait le trouver désormais. La mort, pleine de promesses, ne livre pas son secret aux vaines curiosités.

Ô mort, ô pacificatrice ! muette gardienne des rivages où tendent tous nos vœux, irrésistible amie, apprends-nous dès aujourd’hui à aimer ton redoutable appel, puisque à notre anxieuse attente il ouvrira les éternelles splendeurs… Oserai-je maintenant parler d’un silence plus solennel encore et plus profond ? De celui qui se fait au centre de l’âme docile aux paroles que Dieu daigne lui adresser. Dominée, soumise, passive, l’âme ne sait plus qu’écouter… Aucun bruit de la terre ne parvient jusque là où le Maître prend possession de sa créature jugée digne d’un pareil entretien, avant-goût des béatitudes célestes. Silence béni entre tous, votre mystère est le divin secret perçu par quelques-uns seulement, et qui ne sera révélé aux autres que plus tard dans la lumière promise aux élus.


Dieu choisit, parmi les meilleurs d’entre nous, des victimes expiatoires ; il en peuple son paradis.


Les larmes répandues peuvent être d’une qualité qui ne plaît pas à Dieu. Autant il aime celles qui partent d’un « cœur contrit et humilié », autant les attendrissements sur soi-même lui déplaisent. Pleurer par lâcheté, ou parce que l’orgueil est blessé… quelle petitesse !… Hélas ! qui d’entre nous n’en est parfois coupable ?… C’est que les gens, par amour excessif de soi, se croient des êtres supérieurs, doués d’une sensibilité raffinée, aristocratique. Ils ne sont que « susceptibles », accusant autre de leur manquer d’égards. Quelle erreur !


… Donc nous sommes environnés, pénétrés, traversés par les ondes sonores — et autres — qui arrivent en tout sens, s’entrecroisent et que rien n’arrête… Si on nous avait dit, il y a seulement 40 ans, que nous entendrions ce qui se dit à des milliers de kilomètres de quel haussement d’épaules nous aurions accueilli cette nouvelle ! Et c’est un fait dont nous profitons maintenant. Le mystère est révélé. De combien d’autres mystères sommes-nous enveloppés…