Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/133

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avait amoncelées lui-même. Sa marraine, folle de douleur, accourut près de lui et essaya en vain de le rappeler à la vie ; mais n’y pouvant réussir, elle se retira à Saint-Herbot, où son ombre revient errer au bord des torrents…

Maintenant, il serait trop long de rapporter tout ce que l’on dit du cadavre de Hok-Bras.

On prétend que voyant venir le déluge et ne trouvant pas de poutres assez fortes pour construire l’arche, Noé, qui avait entendu parler du colosse breton, vint à la montagne d’Arhez, scia la barbe du géant défunt et en fit les membrures du navire suprême.

Noé voulut aussi, par curiosité ou pour lester son arche, emporter quelques dents de Hok-Bras, et pour chacune il fallut trois vigoureux matelots.

On raconte bien d’autres choses du gigantesque constructeur de nos montagnes… Mais ici se termine ce récit authentique, récit qui sans doute vous a démontré que les Bretons ne sont pas des petits garçons !


Une dent de Hok-Bras.