Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/172

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plus, il m’a volé mes bottes de sept lieues, ma demi-lune et ma cage d’or. Ah ! si je le tenais ! mais je ne sais où le trouver, ni quel pays il habite.

— Allanic ! mais je le connais très bien, et j’ai aussi à me plaindre de lui, et je serais bien aise de pouvoir me venger de tout le mal qu’il m’a fait. Entrez dans mon carrosse, seigneur, et je vous le ferai trouver sans tarder.

Goulaffre, qui ne reconnaissait pas Allanic déguisé en cocher de grande maison, entra dans le carrosse sans hésiter, et aussitôt la portière se referma d’elle-même sur lui, avec grand bruit, et le cocher fouetta ses chevaux, qui partirent au grand galop. Le pauvre géant, cahoté dans sa prison, déchiré par les pointes qui lui entraient de tous côtés dans le corps, poussait des cris effrayants et faisait tous ses efforts pour ouvrir la portière et briser le carrosse. Mais c’était en vain. Il épouvantait tout sur son passage, hommes et bêtes, par ses cris de rage.

On arriva à Paris. Mais une fois le géant amené dans la cour du palais, on ne savait plus que faire de lui. Tout le monde tremblait en l’entendant hurler et rugir dans sa prison. On assembla le conseil, pour délibérer sur ce qu’il fallait faire. Personne ne sut donner un avis raisonnable. La peur dominait tout. Alors Allanic dit :