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gibier de toute sorte, et le soir, quand il rentra au château, ses compagnons furent bien étonnés de voir comme il était chargé.

— Comment, se dirent-ils, est-ce que les deux chiens se seraient échappés ?

Et ils allèrent voir à la tour. Brise-Fer et Sans-Pareil y étaient rentrés.

— Comment diable fait-il donc ?

Jean, s’apercevant que ses compagnons n’étaient animés d’aucuns bons sentiments à son égard, craignit quelque mauvais tour de leur façon et se dit un jour :

— Je crois que ce que j’ai de mieux à faire, c’est de me sauver d’ici au plus vite.

Il partit donc, au milieu de la nuit, emmenant ses deux chiens. Et le voilà encore errant à l’aventure, mais sans souci de rien, maintenant qu’il connaît ce que valent ses chiens.

En passant par une forêt, il rencontra un cavalier, tout habillé de rouge et monté sur un cheval blanc.

Le cavalier vint à lui et lui demanda :

— Que fais-tu par ici avec tes deux chiens ?

— Ma foi, je cherche un maître.

— Es-tu bon tireur ?