Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/190

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n’ont plus aucun pouvoir sur nous, tout ce qui est ici vous appartient, ô prince courageux, jusqu’à moi-même !

Et en même temps on vit surgir de tous les côtés une foule de personnages de toute condition, qui venaient remercier leur libérateur, puis, s’en allaient dans toutes les directions, pour retourner dans leur pays.

Quant à Jean et à la princesse, ils se marièrent et restèrent dans le château, qui leur appartenait à présent.

Mais puisque les voilà tranquilles et heureux, revenons à la reine, sœur de Jean, et voyons si elle aussi est heureuse.

Elle avait empoisonné son mari et, pour fuir l’indignation de son peuple et le châtiment qui l’attendait, elle s’était vue forcée de partir seule et de nuit, et déguisée en mendiante. Elle erra longtemps, abandonnée de tous, et demandant l’aumône de porte en porte. À force de marcher, pour s’éloigner de son pays, elle finit par arriver à la porte du château où se trouvaient Jean et la princesse. Son frère la reconnut et, comme il avait bon cœur, il oublia tout et la reçut, comme si elle ne lui avait jamais fait aucun mal. Mais le malheur ne l’avait pas corrigée et, voyant son frère heureux, elle fut vite jalouse de son bonheur et chercha encore les moyens de le perdre. Elle alla trouver une vieille sorcière qui habitait dans le bois voisin, et la consulta