Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à la baguette de Christic. Le troisième jour de même, au grand désappointement de tous ceux qui s’attendaient à s’asseoir sur le siège de saint Pierre, et ils étaient nombreux, je vous prie de le croire.

— Holà ! s’écria alors Christic, c’est moi qui suis Pape à Rome !

Voilà donc Christic installé Pape à Rome. Le vieux moine alla alors le trouver et lui dit :

— Quelle charge m’accordez-vous à votre cour, Saint-Père ?

— Celle de porcher, et si vous n’en voulez pas, retournez à votre couvent.

Le vieillard s’en alla en murmurant et en grommelant. Yvon demanda à son tour :

— Et moi, Christic ?

— Toi, Yvon, tu resteras près de moi comme grand vicaire.


III


Cependant le père et la mère de Christic n’avaient pu trouver aucun prêtre qui voulût les absoudre, depuis qu’ils avaient ordonné à un de leurs domestiques de mettre leur fils à mort. Tous ceux à qui ils s’adressaient leur disaient que seul le Pape avait des