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Page:Souvestre - Au bord du lac, 1852.djvu/178

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le chevrier de lorraine.

— La réussite ne dépend que du grand Messire, reprit Jeanne doucement ; mais vous serez satisfait, car je m’assure que le révérend et le jeune garçon sauront se taire.

Remy et le moine protestèrent de leur discrétion.

— J’y compte, braves gens, reprit la paysanne, et surtout j’espère que vous vous souviendrez de moi dans vos prières du soir et du matin ; car tout vient de Dieu et de nos saints patrons.

À ces mots, elle se signa en saluant les deux voyageurs et suivit messire Jean de Metz près du porche où les chevaux avaient été attachés.

Elle y attendit quelque temps le retour de plusieurs compagnons qui étaient allés à la recherche de vivres. Ils arrivèrent enfin ; et, à la lueur du feu qu’ils ne tardèrent pas à allumer, frère Cyrille reconnut parmi eux Exaudi nos.

Il attira vivement Remy dans la partie la plus obscure de l’église, en lui recommandant de ne point se laisser voir par l’archer, qui, après la scène du couvent, ne pouvait manquer de deviner le motif de leur voyage ; et, afin de mieux se cacher tous deux, ils se couchèrent sur les feuilles.

Le repas achevé, Jeanne et ses compagnons s’étendirent également sur un peu de paille près du bénitier. Exaudi nos et un autre cavalier, qui portait le costume de messager du roi, restèrent seuls éveillés.

Après avoir fait entrer les chevaux dans l’église pour les mettre à l’abri des loups dont on entendait