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Page:Souvestre - Au bord du lac, 1852.djvu/204

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le chevrier de lorraine.

— À quoi bon mentir quand on lit jusqu’au fond de vos intentions ? reprit Richard presque craintif. Le sire de Flavi a véritablement entendu dire que rien n’était caché pour toi, et il m’a envoyé afin de t’adresser des questions.

— Voyons.

— D’abord tu dois savoir que notre maître cherche depuis longtemps l’héritier de la dame de Varennes, dont il craint le retour.

— Il n’a pu le découvrir ?

— C’est-à-dire que le hasard le lui a conduit il y a quelque temps, et qu’il l’a laissé fuir sans se douter de ce qu’il perdait.

— Il l’a su depuis ?

— Lors de mon retour à Tonnerre, j’ai reconnu sans peine, sur ce qui m’a été dit des deux prisonniers échappés, le jeune seigneur de Varennes et le moine qui lui servait de guide.

— Un moine ! s’écria la reine de Neuville.

— Messire de Flavi ignore la route qu’ils ont suivie, reprit Exaudi nos, et c’est là ce qu’il voudrait apprendre de toi.

— Ce sont eux ! répéta la vieille femme, comme si elle se parlait à elle-même ; un moine déjà vieux et chauve, avec un jeune garçon de seize ans… l’air hardi… et portant le costume de novice.

— Sur mon âme ! c’est cela, dit l’archer de plus en plus surpris.

— Et tu les cherches ? reprit la vieille femme.