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le chevrier de lorraine.

et les chevaux, tous nommèrent la gendarmerie d’ordonnance.

Au milieu se trouvait le roi Charles VII, accompagné du connétable de Richemond, de La Trémouille et de la Pucelle, avec son étendard de boucassin frangé d’or. Sur cet étendard était figuré le Christ assis sur son tribunal dans les nuées, et portant à la main le globe du monde ; plus bas on voyait deux anges en adoration, et ces mots écrits en lettres d’or : Ihésus Maria.

La troupe, éclairée par un rayon de soleil sous lequel étincelaient les étoffes et les armes, arriva d’un seul élan jusqu’au sire de Flavi, et fit halte à quelques pas du noyer.

En reconnaissant le roi, tous les hommes d’armes avaient couru à leurs chevaux pour former leurs rangs, afin de le recevoir, et de Flavi fut obligé de les imiter. Les trois soldats restèrent seuls avec le moine et Remy ; mais ils lâchèrent le dernier, qu’ils avaient soulevé jusqu’à la corde, et le laissèrent retomber à terre.

Il y eut un moment où tous les regards, même ceux des deux prisonniers, ne s’occupèrent que de la troupe victorieuse qui venait de s’arrêter. Le groupe au milieu duquel se trouvait le roi s’en détacha lentement et s’avança vers la compagnie du sire de Flavi, qui achevait de prendre ses rangs. La Pucelle marchait à la droite de Charles, revêtue d’une armure que l’on avait fabriquée pour elle, et ceinte de l’épée à cinq étoiles, trouvée dans l’église de Fierbois ; sa visière était baissée comme pour le combat.