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Page:Souvestre - Au bord du lac, 1852.djvu/91

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au bord du lac.

resté entre les mains de l’homme d’armes, et se sentit enlever.

Il eut bientôt rejoint son compagnon, auquel il demanda de le conduire chez l’intendant.

Lorsqu’il entra, maître Moreau était en conférence avec le sommelier. Il jeta au moine un regard mécontent et lui demanda, sans se déranger, ce qui l’amenait.

— Je voudrais vous entretenir, maître, répondit le Père Ambroise sans se déconcerter.

— Excusez-moi, répliqua l’intendant ; mais je suis en affaire.

— Il suffira d’un instant.

— Voyons alors.

Ambroise regarda le sommelier ; celui-ci fit un mouvement pour se retirer.

— Restez, restez, dit Moreau ; il n’y a point, je suppose, de secret.

— Nullement, reprit le franciscain ; c’est un service à rendre à monseigneur.

— Pourquoi alors vous adresser à moi ?

— Parce que la chose est de votre domaine.

— Qu’est-ce donc ?

— Il s’agit de la perception des taxes.

— Ah ! s’écria maître Moreau qui devint plus attentif.

— Jehan m’a communiqué des remarques…

— Laissez-nous, Bidois, interrompit vivement Moreau en congédiant le sommelier.