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Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/115

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la bretagne et les bretons.

de mille détails touchans. L’accouchée a autour d’elle toutes les jeunes mères du voisinage ; chacune sollicite comme une grâce la faveur de présenter la première son sein au nouveau-né ; car, à leurs yeux, l’enfant qui vient de voir le jour est un ange qui arrive du ciel ; ses lèvres innocentes sanctifient le sein qu’elles pressent pour la première fois et portent bonheur ! Cette croyance est si vive que le nouveau-né passe de bras en bras, et ne retourne sur le sein de celle qui lui a donné le jour qu’après avoir trouvé autant de mères qu’il y a là de jeunes épouses. Si par malheur la mort lui enlève sa mère véritable, ne craignez pas qu’il reste sans appui. Le recteur de la paroisse vient près de son berceau, que les femmes entourent silencieusement ; il prend l’enfant dans ses bras, et choisissant parmi les mères qui sont là devant lui celle qui