Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
les derniers bretons.

Côtes-du-Nord, rognant les têtes pour les niveler ; sa noblesse bénigne n’était pas à hauteur de guillotine. Je l’ai déjà dit, c’est une gentillâtrie terre-à-terre, chaussée d’un petit orgueil cantonal qui ne la rehausse que de quelques pouces. C’est dans cette contrée que l’on pourrait retrouver encore la graine de ces gentilshommes ne parlant que breton, et qui se rendaient aux tenues d’États de Rennes, en habit de paysan, en sabots, et l’épée au côté.

Du reste, maintenant comme autrefois, toute aristocratie de naissance y est subordonnée à l’aristocratie de l’étole ; car là, comme dans tout le reste de notre pieuse Armorique, le respect accordé au prêtre participe de l’adoration. La tonsure est une couronne qui donne droit à de royaux hommages. Tout autre caractère s’efface devant