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la bretagne et les bretons.

joignait les mains avec prière ; mais le prêtre disait toujours : Dieu le veut ! — Elle promit.

Vers le milieu de la nuit, la malade se dressa dans son lit et jeta un grand cri ; la gardienne accourut près d’elle ; son corps s’était déjà roidi, et quelques gouttes de sang sortaient de ses narines : elle était morte. Alors ce fut un horrible moment, car la malheureuse qui veillait près du cadavre songea à accomplir sa promesse. D’abord, une épouvante pleine d’horreur et de dégoût l’écarta de la paille où gisait la morte ; mais bientôt le souvenir du serment qu’elle avait fait au prêtre lui revint. C’était une pauvre vieille douce et timide, jusqu’alors accoutumée seulement à la prière, aux bonnes œuvres et à d’innocentes distractions ; mais chez elle la peur de l’enfer dominait tout ; cette pensée d’une damnation