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Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/93

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la bretagne et les bretons.

levées toutes en même temps dans une masse de matière souffrante, se dressent sans peur, insoucieuses du ridicule, et s’abandonnent franchement à leur expansion ardente. Alors se montre la véritable croyance de chacun ; alors l’âme est vraie, par l’incapacité de mentir, et les populations laissent échapper de leur cœur, comme un seul homme, le cri sincère que leur arrache la force de l’émotion et la grandeur des circonstances.

Ces observations ont pu être faites dans beaucoup d’autres cas ; mais jamais elles n’ont trouvé une application aussi complète, aussi manifeste, que dans l’affreuse épidémie qui décima le Léonais. Qui a vu, au milieu de l’immense désastre qui l’accabla, ce peuple étrange encore si fortement marqué du sceau du moyen âge, comprendra