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les derniers bretons.

c’est l’île de Galafris ou des chèvres ; cette autre, couverte de barow, s’appelle l’Île longue ; là-bas apparaît l’Île aux moines avec son dolmen, appelé l’autel du sacrifice, et ses menhirs qui se penchent comme les mâts d’un vaisseau près de sombrer. Plus loin c’est l’île d’Artz, toute dépouillée de ses forêts de pins, et qui, désolée, dresse sous le ciel ses cromlechs, ses dolmens et ses peulvans tachés de mousse marine. Puis, sur la mer, voyez ces barques à voiles rouges qui se perdent entre les mille récifs de la baie, qui s’assoupissent à la houle sous le vent de ces îles vertes. Ce sont sans doute des barques venetes qui pêchent pour les banquets de la grande Rome, car les Lucullus d’Italie préfèrent maintenant les huîtres d’Armorique à celles du lac Lucrin[1]. Regardez

  1. Sunt et Armorici qui laudent ostrea Ponti. ( Ausone, epist. ix, v. 55.)