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les derniers bretons.

c’est la vieille Gaule, moins ses forêts, que les haches de la conquête et de la civilisation ont fait disparaître. Ici vous rencontrerez la lande immense de Lanvaux, hérissée de ses cent vingt pierres druidiques ; là c’est Trehorenteuc avec ses barows innombrables, et que vous entendrez appeler dans le pays le jardin des tombes ; c’est Carnac enfin, Carnac, ce prodigieux problème contre lequel sont venues se briser toutes les formules de nos antiquaires ; Carnac, où ils ont cru voir tour à tour un campement de César, un cimetière de Venetes, un monument triomphal, les colonnes d’Hercule, un serpent zodiacal, un lieu d’assemblée, et enfin un temple de druides ; Carnac, cette ville des poulpiquets, comme ils l’appellent dans la contrée, cet ouvrage égyptien pour la patience et l’énormité, et qui semble réclamer la fraternité des pyramides et des allées de sphynx qui