Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
les derniers bretons.

tait francisée sans s’en apercevoir, et sa nationalité était déjà morte depuis long-temps lorsque Charles VIII écrivit son épitaphe.

Or, pendant cette longue et progressive métamorphose, les vieilles poésies des bardes, déjà abandonnées depuis long-temps, comme nous l’avons dit plus haut, durent s’oublier entièrement. En même temps qu’elles s’effaçaient de la mémoire, le petit nombre de copies qui en pouvait encore exister se perdit sans doute au milieu de ces générations qui commençaient à mépriser la langue des ancêtres, et qui d’ailleurs, uniquement occupées de guerres, se souciaient peu d’arts et de poésie. Les monastères, qui seuls eussent pu recueillir ces précieux débris, se fermèrent devant des ouvrages profanes pour recevoir exclusivement les légendes sacrées et les cartu-