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les derniers bretons.

« L’avenir entendra parler de Guinclan ! Un jour les descendans de Brutus[1] élèveront leurs voix sur Menez-Bré, et ils s’écrieront en regardant cette montagne : Ici habita Guinclan ! Et ils admireront les générations qui ne sont plus, et les temps dont je sus sonder la profondeur ! »

De tous les chants du poète, ces vers seuls ont échappé au temps, qui semble les avoir conservés comme une amère ironie lancée par lui au génie.

On peut donc dire que, long-temps avant le xvie siècle, la Bretagne avait renoncé à son héritage poétique, et que le dernier souvenir de ses lais dut alors s’éteindre dans

  1. Les légendaires regardaient les Bretons comme des descendans de Brutus.