cour, il lui fallut changer quelque chose à ses habitudes. Elle n’avait plus à parler à des chevaliers des prouesses de leurs ancêtres, à de grandes dames des tendres faiblesses de leurs aïeules ; il fallait parler au peuple un langage qu’il comprît. La poésie laissa donc là ses habits du beau monde ; elle destitua l’esprit au profit de l’imagination, et elle se fit peuple, c’est-à-dire tout cœur et toute foi, toute ignorance et toute passion. Alors parurent ces poèmes si profondément frappés au coin de la nature, ces guerz, ces drames, ces sônes, ces cantiques, dont tant d’admirables débris sont arrivés jusqu’à nous.
Il faut donc bien se le rappeler, les compositions bretonnes que nous allons nous efforcer de faire connaître sont l’ouvrage des trois siècles qui se sont écoulés depuis