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Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/169

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poésies de la bretagne.

la nuit, leur donner la sépulture ; et les femmes avaient parcouru le champ de bataille, le bissac sur l’épaule, dépouillant tour à tour les morts ennemis, et disant une prière pour les leurs. On parlait même de riches butins faits ainsi par quelques unes, et l’on aurait pu croire que la jeune paysanne y songeait, à voir sa préoccupation et l’espèce d’attention avec laquelle son œil scrutait les halliers des deux côtés du chemin.

Elle était enfin arrivée à un endroit plus large ; presque entièrement occupé par un marécage touffu, et elle commençait à presser le pas, comme si elle eût renoncé à toute espérance, lorsqu’elle vit les roseaux du marais s’agiter ; un cliquetis de fer retentit, la pointe d’une baïonnette apparut, puis une figure sanglante se souleva avec effort.