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la bretagne et les bretons.

— Que Dieu vous bénisse, monsieur ! me répondit-il en tirant son chapeau ; car il avait vu que j’étais un compatriote.

— Sais-tu ce que c’est que ces pierres ? Et je lui montrais les lignes de menhirs : le paysan se signa.

— Ça, monsieur, dit-il, ce sont les soldats qui poursuivaient saint Corneille, le bon patron de notre paroisse ; comme il allait être pris par eux et qu’il était arrêté par la mer, il les changea en pierres comme vous les voyez là.

Je remerciai le pâtre et je passai ; je venais de retrouver la trace chrétienne au milieu de mes rêves d’antiquité ; j’avais marché sur le moyen âge en tournant autour d’une pierre druidique.