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poésies de la bretagne.

d’être assassiné par le premier paysan qui le rencontrerait.

Dans cette extrémité, il songea qu’il n’avait plus d’espoir que dans la jeune paysanne que le hasard lui avait fait rencontrer. Il était lui-même du pays. Son père et ses frères, pêcheurs à Locmariaquer, pouvaient le sauver en le venant chercher. Il conjura la jeune fille de les aller trouver ; il employa les supplications les plus pressantes, les pleurs, les menaces même ; mais celle-ci resta insensible à tout. Ses regards ardens roulaient autour d’elle, puis se fixaient sur le marin qui était à ses pieds. Elle s’approcha enfin vivement de lui, et d’une voix brève et hardie :

— Si tu veux que j’aille à Locmariaquer, dit-elle, donne-moi ta montre.