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les derniers bretons.

térieurs à 1500 : la plupart ne datent même que de deux siècles.

Le guerz armoricain rappelle beaucoup les ballades des peuples du Nord, mais seulement pour la forme, car on n’y trouve pas l’allure guerrière qui domine dans celles-ci. Le caractère breton est plutôt énergique que militaire. C’est une race vaillante au combat, parce qu’elle a de fortes affections et de fortes haines ; mais l’épée ne lui tient pas aux mains plus long-temps que la passion au cœur. Celle-ci satisfaite ou apaisée, les habitudes champêtres reprennent bien vite le dessus. Aussi n’est-ce point son histoire guerrière que le peuple breton a conservée dans ses ballades, mais bien celle de sa vie intérieure. Il ne pouvait, du reste, en être autrement. Dès le moment où la Bretagne cessa de former un État à part, et où la noblesse