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poésies de la bretagne.

lui en donne, et il travaille aux champs comme trois des plus forts, chose étonnante ! sans boire ni manger !

» Quand l’heure du repas venait, on avait beau le prier d’aller avec les autres, il se retirait de côté, et là, il s’étendait, la bouche collée contre terre, pour souffrir ses tourmens.

» L’usurier vient, et il reste frappé de surprise ! À l’instant il va chez le recteur, et lui dit : — J’ai un ouvrier qui travaille autant que trois, chose étonnante ! sans boire ni manger !

» — Eh bien ! dit le recteur, continuez toujours, tout à l’heure j’irai voir ! Quand le recteur arriva aux champs, par la grâce