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poésies de la bretagne.

bien eu le cœur de tuer vos deux pauvres petits ; de les tuer sans pitié ?

» — De cinq enfans que j’ai mis au jour, il n’en est qu’un de vivant, j’en ai tué quatre ! Le premier est né près de Vitré, et je l’ai jeté dans la rivière dès qu’il commença à crier !

» Le second est né près de chez mon voisin, et, dès qu’il fut tué, je le mis dans le fumier ! Le troisième est né dans le cimetière, sur une tombe ; celui-là est vivant, car deux vieilles gens l’ont trouvé en passant !

» Ces deux-ci ont été trouvés par mon père, et je vous les ai apportés, sénéchal ! Pendez leur mère aux fourches de justice,