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les derniers bretons.

rement que tous les autres Bretons. Nulle part le culte des élémens et des génies de la mythologie druidique ne s’est plus évidemment conservé sous un léger déguisement chrétien. On y trouve encore les arbres à niches, les fontaines miraculeuses, les jeux gaulois, les pierres révérées. Il n’est point un seul des mille monumens druidiques répandus sur le sol Venete, devant lequel le Morbihanais ne se sente saisi d’un mouvement de respect et de religion. Toutes ces pierres couvrent des trésors miraculeux ; toutes ont quelque vertu secrète, quelque divinité mystérieuse et toute-puissante. Allez au Roulers[1] de Pontivy, maris douteurs et inquiets, et la pierre immense que le doigt d’un enfant suffit pour remuer, demeurera immobile sous tous vos efforts, si vos femmes

  1. Les roulers sont de grosses pierres placées en équilibre, de sorte qu’avec un doigt on peut les mettre en mouvement.