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poésies de la bretagne.

tu prononces maintenant ; mais ne ressemble pas à l’eau légère qui passe ; ô meunière ! tiens toujours, et reste attachée au cœur de ton meunier ! »


La chanson du Franc Buveur fut sans doute écrite par un tabellion de campagne, entre des bouteilles vides et des verres pleins, dans quelque taverne de village, alors qu’une joyeuse ivresse commençait à échauffer sa gravité bretonne et à débrider son imagination. On y sent un élan bachique, une audace irréligieuse, qui avertissent assez qu’au moment où ces vers furent composés, leur auteur avait la vue trop troublée pour voir le clocher de sa paroisse. Peut-être même empêchèrent-ils un bon chrétien de faire ses pâques, car le poète dut confesser une pareille chanson comme un péché. Quoi qu’il en soit, des mémoires fidèles l’ont con-