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Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/32

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les derniers bretons.

les vieux qui ont de l’expérience vous répondront, en secouant la tête, que ce sont les poulpicans qui s’appellent pour courir en rond autour des cromlec’hs du coteau. Ceux qui sont sages ne sortiront pas ; ils diront dévotement une prière, et ils ne se coucheront qu’après avoir placé devant leurs lits un vase plein de mil ; car si les poulpicans viennent, ils renverseront le vase, ils répandront le mil, et, forcés par leur nature à le ramasser grain à grain, cette opération les retiendra la nuit entière. Les mères de Saint-Nolff vous diront aussi combien il est dangereux de laisser un nouveau-né dans son berceau sans personne pour garder le logis. Il y a bien long-temps, la nommée Catherine Cloar le fit, et pendant son absence la fée d’un poulpicant, qui vint à passer, entendit les vagissemens de l’enfant : elle entra, et voyant ce petit si blanc avec sa bouche