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les derniers bretons.

tage. Souvent aussi il tourmentait ses voisins et surtout ses voisines. Il y avait près de chez lui une jeune fille qui aimait un jeune garçon à qui ses parens ne voulaient pas la donner, et la pauvre créature venait souvent le matin trouver son amoureux derrière le pignon pour causer avec lui et le consoler ; alors le petit poulpicant ne manquait jamais de passer tout auprès, et de crier :

– Bonjour, Ninorc’h Cosquer ! bonjour, Pierre Pouldu ! quand vous passerez-vous une bague d’argent au doigt ? Voulez-vous que je dise à la mère Cosquer que vous êtes pressés ?

À ces cris, la mère Cosquer venait sur la porte en appelant sa fille. Ninorc’h effrayée s’enfuyait, et l’on entendait le poulpicant qui s’encourait dans la vallée en riant et en