Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/362

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
360
les derniers bretons.

la colère ni à la peur. On put bien enfoncer le bonnet rouge sur sa tête, mais non sur ses idées. — Je ferai abattre vos clochers, disait Jean-Bon-Saint-André au maire d’un village, afin que vous n’ayez plus d’objets qui vous rappellent vos superstitions d’autrefois. — Vous serez toujours obligé de nous laisser les étoiles, lui répondit le paysan, et on les voit de plus loin que notre clocher. Aussi ce fut en vain que la loi prononça la peine de mort contre les prêtres non assermentés et contre ceux qui les recélaient ; ce fut en vain que les comités révolutionnaires dressèrent leur effroyable comptabilité patriotique, passant tous les suspects au compte du bourreau : il se trouva toujours en Bretagne des prêtres pour consoler et assister les fidèles, des fidèles pour donner asile aux prêtres. On peut même dire qu’il y eut dans notre province peu de com-