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les derniers bretons.

un beau discours au peuple assemblé, puis il partit pour recevoir la bénédiction de saint Gildas qui habitait une abbaye voisine. Il passa la nuit à prier dans une chapelle, en la paroisse de Pluviguer, le coutelas toujours dans la tête. Ses paroissiens arrivèrent là en grand nombre et se mirent à prier avec lui. Quand les coqs commencèrent à chanter, ils partirent tous ensemble, Bieuzy en avant, pour l’abbaye de saint Gildas. Arrivés à la grève, en la paroisse de Baden, ils aperçurent un grand nombre de bateaux qui couvraient la mer, et les bateliers étaient des hommes inconnus, si grands et si beaux, que l’on eût dit des anges qui cachaient leurs ailes. Mais à peine embarqués, le Morbihan devint furieux ; les vagues montaient haut comme des clochers, et c’était une étrange chose à voir que le bateau de Bieuzy, immobile et sans secousses au milieu de